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MINDIN
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MINDIN:
Procés pour dénonciation de maltraitance en institution
Dernière minute: l’EPMS renonce à son Appel. Le jugement de Juin 2006 est donc confirmé. La plainte contre Chantal et Philippe reste définitivement irrecevable. Le combat de Chantal continue. La liberté d’expression est sauvegardée ! ---------------------- Rappel des derniers textes en vue de l’appel ------------------- MINDIN: L’EPMS fait appel contre Chantal et Philippe... Le Procès pour
dénonciation publique de maltraitance en institution, s’est finalement tenu à
Nantes le 29 Juin dernier. Il a débouché, après plusieurs heures de débat et un
recours en nullité à la non recevabilité de La solidarité financière avait été
efficace lors du premier procés, espérons qu’elle fonctionne aussi bien.
Depuis
13 ans Chantal dénonce les conditions de travail institutionnelle qui
engendre une certaine maltraitance. Mise à l'index en 1999, puis reconnue
en 2001, elle est depuis 2005 à nouveau dans l'oeil du cyclone pour avoir
à nouveau pointé du doigt les dérives institutionnelles sans qu'aucune
mesure de fond n'ait été véritablement entreprise et appliquée. Un
nouveau texte syndical en Juin 2005, en soutien à Chantal. Mais c'est
une émission de radio en Septembre, sur Alternantes, qui va précipiter
les évènements. Cette fois la direction de Mindin porte plainte pour diffamation
contre Chantal et contre l'animateur de l'émission de radio. Certes il
n'y a pas de diffamation sur une personne, mais sur la réputation d'un
établissement. Dés lors le combat de Chantal prend une autre tournure,
car si diffamation il y a, alors il va falloir pour la direction de Mindin
et ses avocats prouver le caractère diffamatoire en regard de l'épais
dossier à charge pour l'établissement constitué pour la défense de Chantal.
Cela fait quand même 13 années de combats. Le
procés prévu le 16 fevrier dernier a finalement été reporté au 11 Mai
2006 à Nantes. Un soutien commence à s'organiser. Bien sur s'il s'agit de défendre l'inaliénable
principe de liberté d'expression, il ne faut pas que cet aspect de la
défense occupe la première place car c'est avant tout le procés de la
maltraitance institutionnelle de ceux et celles, qui par inaccessibilité
au langage, peuvent par "procuration prothétique", cette fois,
se défendre. C'est aussi pour Chantal, un aboutissment de 13 ans, et
une opportunité que soit ,discutté en profondeur la question de la violence
institutionnelle et... de ses remèdes. A suivre donc. Ci dessous,
vous trouverez: 1- résumé
de la situation 2- Sites web
sur les lesquels figurent l'emission de radio et des textes. 3- Témoignange
de Chantal après 7 ans de résistance. 4- Deux textes
syndicaux de soutien à Chantal (2001 et 2005) 1- Résumé de la situation Chantal.T,
travaille depuis 1992 comme aide médico-psychologique au centre départemental
pour personnes démunies de Mindin, en Loire Atlantique. Cet établissement
héberge à vie des personnes très lourdement handicapées. Mentalement handicapées.
Ce n’est pas un lieu de vie où peuvent s’épanouir ces personnes, ni même
un höpital de psychiatrie publique où se discutteraient encore psychothérapie
et orientation.. C’est un lieu où la vie est gardée en vase clos. Témoin
de mauvais traitements et attachée à l’épanouissement de la personne comme
au respect de la dignité, CT durant toutes ces années n'a pu se résoudre
à se taire, pour dénoncer ce qui lui paraissait anormal et injuste tout
en indiquant des voies du travail qu'il convient de réaliser si l'on veut
rendre la vie plus agréable à ces handicapé-e-s . Envers et contre tous,
elle a persisté à faire son travail selon son éthique, montrant qu'aujourd'hui,
en matière de soins et d'assistance, le fait d'effectuer correctement
son travail est déjà un acte de désobéissance contre ceux pour qui le
seul fait de "garder au chaud" ces handicapé-e-s suffit. Des
collègues, des syndicalistes "maison" ont dénoncé chez elle
le "manque de solidarité de classe" par ce qu'elle dénonçait
les conditions indigne dont elle avait été témoin. Il aurait fallu se
taire, accepter, au nom de la solidarité ouvrière ? Non, c'est en voulant
faire de sa tache une activité au service du bien être de ces personnes
handicapé-e-s, c'est en refusant le fait que certains puissent les utiliser
comme objet de leur sadisme, même seule, que CT a
fait preuve de "solidarité de classe". Elle montre une
voie qui devrait intéresser le
syndicalisme aussi bien dans ses applications actuelles que dans ses aspirations
futures. Parce que le syndicalisme devrait aussi s'employer à critiquer
et orienter l'activité humaine dans un sens utile, répondant aux besoins
et ne nuisant pas. C'est à ce moment là qu'il quitterait pour de bon le
seul corporatisme revendicatif pour devenir révolutionnaire, c'est à dire
sur le chemin de la réappropriation de l'outil et du sens du travail par
le travailleur.... 2- Sites web
sur les lesquels figurent l'emission de radio et des textes. AFFAIRE DE MINDIN : SOLIDAIRES FACE A L'ARBITRAIRE Soutien mode d'emploi Textes disponibles sur: *
MINDIN : BIENVENUE EN MILIEU INHOSPITALIER ... [1999] http://cnt-ait.info/article.php3?id_article=266 *
Le vent tourne a Mindin ! http://cntait89.free.fr/actualites/120801mindin.htm *
RÉFLEXIONS INSPIRÉES PAR UNE EXPÉRIENCE DOULOUREUSE AU TRAVAIL DANS UN
MILIEU
PSYCHO-MÉDICO-SOCIAL http://cnt-ait.info/article.php3?id_article=899 Suite à l'émission réalisée dans le cadre du
"Magazine libertaire" (émission de la radio libre Alternantes)
avec Chantal T. sur Ce jour, ils ont obtenu le renvoi au 11
Mai 2006 à 14h avec 2h30 d’audience. Les liens vers l'émission
de radio se trouvent sur Indymedia Nantes
: http://nantes.indymedia.org/article.php3?id_article=7087 L’émission en MP3 http://nantes.indymedia.org/article.php3?id_article=7087 L’appel à témoignages http://nantes.indymedia.org/article.php3?id_article=7531 Le texte en clair http://nantes.indymedia.org/article.php3?id_article=7589 Des textes sur l'hitorique
de Mindin sont disponibles dans la rubrique lutte -> santé, social
de http://cnt-ait.info Plusieurs petits site
pour Mindin existent par ailleur: http://mindindifferent.free.fr/ Le kit Mindin Le kit Mindin sera bientôt disponible dans les lieux suivants
: * La Voix au chapitre à St Nazaire ; * Vent d’Ouest et La Convention à Nantes ; * Infokiosk B17. Ce kit comprend le CD de l’émission, la transcription écrite
de cette émission et une feuille d’infos sur cette affaire. Pour le procurer, vous pouvez nous contacter ou envoyer un
mail http://cnt-ait.info/article.php3?id_article=1203 ST NAZAIRE : LA MINDINITE
... La mindinite (poésie
ou chanson...) C’est une maladie endémique propre
au site de Mindin Parmi les symptômes on trouve de la
violence physique, Divers inspections officielles n’ont
rien trouvé d’anormal à Mindin, La précarité et l’individualisme règnent
à Mindin Les spécialistes de la santé publique
restent perplexes. Une maladie qui parle a-t-on déjà vu
ça ? Un animateur d’une radio associative
transformé Nantes le 22 Février
2006 3- Témoignange
de Chantal après 7 ans de résistance. Expérience vécue dans
un établissement pour personnes démunies. Témoignage de Chantal
T publié par son syndicat en 1999 La maison départementale de mindin
(MDM) sur la commune de Saint
Brévin en Loire Atlantique
est un établissement de la fonction publique territoriale à caractère
médico social. Située à l'estuaire, rive sud, de la Loire, c'est le plus
gros employeur de la région du Pays
de Retz. L'établissement est situé à l'entrée Est de la commune à
proximité d'une décharge et d'un camp pour gens du voyage. Plus en aval,
Saint Brévin les Pins habité, en grande partie, par les employés de
l'hospice (MDM), puis, vers le
large, Saint Brévin l'Océan vivant essentiellement
du tourisme. Malgré ces 1000 handicapés vivant sur la commune, la circulation
est dangereuse et la voirie très mal entretenue et inadaptée surtout dans
le secteur de Mindin où par exemple, les trottoirs sont trop étroits pour
les fauteuils roulants. La grande ville, Nantes, se trouve à 5Okm à l'Est Saint Nazaire, par contre, n'est séparé deSaint Brévin que par Anciennement Lazaret (bateau en quarantaine)
puis Hospice jusqu'en 1998, Jusque dans les années 1970 environ, la différenciation
employés/malades n'était pas très nette puisque le personnel logeait avec
leur famille dans l'établissement et que les handicapés participaient
grandement au fonctionnement de celui-ci. Beaucoup d'adultes, pourtant gravement handicapés,
évoquent encore souvent les enfants où bébés dont ils avaient la charge.
D'autres parts, il semble que les emplois,
à Mindin étaient souvent occupés par, ce qu'on appellerait aujourd'hui,
"des cas sociaux" (alcool). Pour
résumer, plusieurs personnes m'ont rapportée, au cours d'une enquête dans
la région pour un travail de formation, "quand tu n'étais pas bon
pour travailler à la SNIAS
(Aérospatiale) ou au chantier, tu pouvais aller travailler là". Cependant,
il ressort aussi des témoignages que j'ai recueillis, que malgré cette
situation, bien des bonnes volontés ont tenté d'apporter chaleur et humanité
dans cet univers difficile. Il
est important de signaler aussi, que cet hospice acceptait toute personne
quel que soit son handicap, et cela de la naissance à la mort. Vivaient
donc sur ce lieu et quasi en autarcie, des familles d'employés, de la
direction, des religieuses (il n'y en a plus aujourd'hui), des malades
mentaux, des personnes souffrant de troubles très légers et d'autres très
lourdement atteintes ou polyhandicapées. Le site s'est progressivement ouvert, le personnel
à cessé de résider sur les lieux, mais la plupart habite maintenant dans
les environs immédiats. Il reste que le personnel est composé d'individus
très proches: voisins, parents, maris, femmes, concubins, fratries etc.
Alors qu'on aurait pu croire à un changement avec l'éclatement juridique
de la maison, la tradition semble tenace puisque même les nouveaux directeurs
ont aussi fait embaucher femmes et enfants et bénéficient d'une voiture
et d'un logement de fonction sur le site. Jusque dans les années 1980, le personnel spécialisé
était quasi inexistant: quelques passages de médecins généralistes ou
de médecins psychiatres, quelques infirmiers et aides soignants. Difficile de savoir quels ont été les critères
retenus pour les postes à responsabilité, chefs de services, surveillants,
surveillants chefs, sous directeurs, directeurs, adjoints de directeurs...
Il coure des rumeurs assez étonnantes à ce sujet. Peu à peu, on a formé du personnel hors site
et sur site en ce qui concerne les aides soignantes, les aides médico
psychologiques et les moniteurs éducateurs. J'ai
été embauchée en tant qu'aide medico psychologique en 1992 à la MDM. Quatre psychologues, des éducateurs, du personnel
spécialisé, travaillaient déjà dans l'établissement qui était toujours
hospice et composé d'une trentaine de pavillons. Nombre de ces pavillons
n'étaient que des taudis délabrés aux grandes salles moisies, mal chauffées
et très sales. Certains de ces secteurs ne recevaient aucune visites de
l'encadrement, médecins, surveillants et psychologues pénétrant rarement dans ces pavillons et encore
s'aventuraient-ils''qu'à quelques mètres de l'entrée ou dans le
bureau. Ce qui servait de logement aux handicapés
n'était pas visité. Dans ces pavillons vivaient les handicapés les plus
lourds "des plus bas niveaux", terme très employé à Mindin ou
l'objectif partagé généralement est de ne pas avoir à s'occuper des plus
«bas niveaux ». Résultat, on fait valoir sa carte syndicale, sa relation
avec la hiérarchie, son diplôme, pour être employé dans les bons services
et avec les meilleurs niveaux. J'entrais
donc le 21 décembre 1992 dans la «salle de vie» du pavillon des courlis
ou j'étais affectée. Une vingtaine de jeunes femmes déambulaient dans
Toutes attendaient le seul moment satisfaisant
de la journée: la bouffe ! Dans l'office, les employés conversaient, jouaient
aux mots croisés, ou renouvelaient sans fin les mêmes farces: envoi d'eau
dans le cou ou chaises mouillées... Il fallait tout de même surveiller l'arrivée
improbable d'un éventuel supérieur hiérarchique. La crainte n'était d'ailleurs
pas bien grande, le supérieur en question ne souhaitait pas qu'on lui
rappelât quelques souvenirs pittoresques. Il faut dire, question histoires,
il s'en racontait de toutes sortes ! Cependant les mêmes faits revenaient
dans tous les services: on disait par exemple, que telle personne, avant
d'être promue responsable, arrivait en cuissardes dans son service, puis,
une fois avoir manifesté sa présence, repartait à Aux platanes,
M.P avait cassé une dent d'un pensionnaire par un coup de poing malencontreux.
Dans
certains services on jouait à faire tournoyer les pensionnaires dans des
sacs à linge sale. On
entendait encore qu'on frappait sur les verges des pensionnaires lorsqu'ils avaient une érection
sur leur fauteuil percé... J'envisageais cependant de faire mon travail
avec la crainte toutefois de ne pas être à la hauteur, on m'avait tant
enseigné sur les méthodes Éducatives! Je
savais qu'en cette maison exerçaient des surveillants, des infirmiers,
des psychologues, des éducateurs, du personnel expérimenté ayant jusqu'à
vingt cinq ans de maison! Pendant les pauses interminables, je profitais
d'aller accompagner les handicapés, dans ce pavillon, les cas étaient
lourds, les femmes ne possédaient pas le langage, la relation passait
par des gestes autant que par des mots qui se voulaient rassurants, tenir
la main, s'asseoir à côté... Je tentais en particulier de rassurer certaines
femmes qui, au départ, étaient sur la défensive et se repliaient à la
moindre approche. Je vidais les sceaux hygiéniques et tirais les chasses
d'eau car les lieux étaient très peu visités et entretenus par le personnel.
Je pensais être suivie par des collègues,
non seulement ce ne fut pas le cas, mais encore j'observais des moqueries,
puis, lorsque je commençais à exprimer ma désapprobation sur le travail,
ou le non-travail, je dus subir beaucoup de mesquineries: changement d'horaires,
perte d'objets, réflexions en tout genre. Je demandais à la hiérarchie,
(psychologues, surveillants) de venir constater mes observations. Je dus
subir encore plus de réactions de la part des collègues. Cependant la
hiérarchie n'ignorait pas la véracité de mes affirmations et sentant la
situation très tendue, ordonna ma mutation dans un autre service de femmes,
mais, nettement moins handicapées. J'entrais donc au service des fauvettes en septembre 1993. J'avais été
acceptée pour une formation de monitrice éducatrice à l'institut du travail
social à Tours. Cette
formation se déroulait sur deux ans à raison d'une ou deux semaines par
mois. Je commençais dans ce nouveau service, trois jours avant mon départ
en formation. J'avais, depuis mon entrée à la MDM, pris l'habitude de
consigner mes observations. Je continuais donc naturellement aux fauvettes. Dans ce lieu, les femmes étaient moins victimes de négligence
que de violence physique (fessées sur des personnes de quarante ans, seau
d'eau jeté sur la personne, gifles, cheveux tirés etc. ). L'institut
de formation nous demandait justement des observations sur notre pratique.
Je crus pouvoir être entendue et épaulée, hélas, il m'en coûta énormément
on me fit bien comprendre qu'il était anti professionnel de dévoiler ce
genre de pratiques. La formation avait justement pour but de développer
chez les éducateurs: "I'esprit de corps". Un seul formateur s'émut de mes observations,
on lui fit très vite comprendre qu'il n'était pas dans son rôle d'aider
un élève qui n'entrait pas dans Au moment de l'examen de validation de ces
deux années de formation, I'un
des membres du jury, qui était assistante sociale, me dit que ce que j'écrivais
était très grave. J'estimais, en effet, que mes observations mentionnaient
des faits graves qui auraient dû faire l'objet d'enquête, je me trompais
mes écrits étaient trop grave pour moi, ma validation fut refusée. Entre temps, j'avais encore été mutée de service.
En six ans, j'ai travaillé dans six services très différents. Dans l'établissement,
les personnes ne changent guère plus de deux ou trois fois de service
dans toute leur carrière. Lors de mon affectation le 13/06/94 au service
des Colombes, je fus retenue
au bureau du directeur des ressources humaines de 8h45 à 12h30. C'est
lors de cette entrevue que le directeur, en présence d'une surveillante,
déplora des dysfonctionnements importants au sein de l'établissement,
il évoqua même avec cette surveillante, I'affaire de l'ouvrier trouvé
dans les toilettes avec J'envoyai une lettre relatant ceci au psychiatre
et à la psychologue mais il n'y eut pas de réaction. J'acceptais mal les
réprimandes et le mépris envers les malades, le personnel obtint une fois
de plus mon éviction. Mon quatrième service fut les peupliers. C'est dans ce service qu'était
hospitalisé un jeune homme dont la mère a porté plainte car elle s'aperçut
un week end, que le slip de son fils étaient tachés de sang. Réponse de l'établissement: le jeune l'avait
cherché, il avait droit à une vie sexuelle, d'ailleurs s'il n'était pas
d'accord il devait porter plainte lui-même. Ce jeune est reconnu handicapé
et est placé sous tutelle. Il me semble que l'affaire n'est pas encore
réglée. Les plaintes sont rarissimes envers l'établissement, un grand
nombre de handicapés sont placés sous la tutelle de l'établissement lui-même,
beaucoup n'ont pas de famille ou ne la voient pas, les familles préfèrent
ne pas se mettre en mauvais terme avec l'établissement, il n'y a pas beaucoup
de places pour les personnes lourdement handicapées, et il vaut mieux
pour leurs enfants, qu'ils soient placés dans les moins mauvais services
. Enfin, la plupart des handicapés ont de grosses difficultés à s'exprimer.
Quant à la liberté, il est vrai que les malades les plus forts ou les
plus malins ont la possibilité de se servir sur les plus faibles en cigarettes,
argent de poche ou sexe. Surveillants psychologues et autres employés
s'accordent eux-mêmes à dire que de nombreux viols ont lieu. Mon cinquième
service fut le "Pont Renaud". Dans ce service, un pourcentage important
de malades ont de la famille, c'est un service bien doté en personnel,
locaux, véhicules... Comme dans les quatre autres services mes transmissions
consignées dans les cahiers n'étaient pas supportées, par exemple, je
signalais l'incontinence d'une personne qui se rendait fréquemment aux
toilettes. Suite à ces transmissions, le médecin détecta, d'ailleurs une
infection urinaire. Cependant, le personnel cachait les slips de la malade
car elle se changeait trop souvent.... Enfin, en foyer nursing, le fait
de consigner ce que j'avais fait ou vu ne fut pas supporté non plus. Il faut dire que les cahiers étaient plutôt
vides, mettant en évidence le peu de temps d'occupation pour les handicapés.
Stupéfaite
dès mon arrivée à Mindin, Je fus ébranlée, triste mais résolue à ne pas
quitter cet établissement sans agir. Je savais que ce ne serait pas facile, ce fut
extrêmement pénible et difficile, je découvris une organisation soudée
et impénétrable. Je commençais donc par parler aux collègues et à la hiérarchie,
cela me valut insultes et mutations.
J'informais la Ligue des Droits de l'Homme locale qui organisa une réunion sur Saint Nazaire en présence de responsables
de l'établissement. Il fut établi que ce que j'affirmais était réel. Les
syndicats présents eurent une attitude corporatiste odieuse sauf le délégué
CGT, qui témoigna même de ce qu'il avait vécu. Par la suite, la CGT se
désolidarisa. Il faut dire que, contrairement à FO et à
la CFDT, le délégué est en bas de la hiérarchie, que ce syndicat est moins
fort que les deux autres dans l'établissement. Enfin, le directeur des
ressources humaines, lui-même, lors de mon "entrevue" avec lui
le 13 Juin 1994 me dit que MB (délégué CGT) risquait de regretter ses
paroles. D'autres syndicalistes m'ont reproché mon
"manque d'esprit de classe".
La Ligue des Droits de l'Homme a son siège à la mairie de Saint Nazaire, c'est en tout cas, là que je contactais les membres
de l'association qui occupent un emploi très intéressant dans cette mairie. Un psychiatre, intervenant à Enfin
l'actuel président de la LDH me téléphona pour dire "qu'il n'était
pas vraiment souhaitable de faire des vagues". Sa décision avait-elle
un rapport avec le fait que celui-ci bénéficiait d'un poste en mairie
de Saint Nazaire ou parce qu'il militait dans un des syndicats influents
à Mindin ? J'écrivis aussi à la DASS qui me menaça, plusieurs lettres
détaillées au procureur qui ne donna pas suite.
Cependant, au fur et à mesure la répression se faisait plus lourde:
pétition de la part du personnel, réflexions en tout genre, injures, notations
catastrophiques - ce qui influe sur l'avancement et la retraite - on me
laissait parfois seule dans le service, au mépris de la sécurité. Bien sur, je n'ai pas pu tenir et mes arrêts
maladie étaient de plus en plus fréquents. Aujourd'hui, je suis arrêtée
pour "état dépressif réactionnel". J'ai aussi écrit à l'inspecteur de la sécurité
sociale pour exposer ma situation, celui-ci à transmis mon courrier à
son collègue chargé des établissements médicaux ou sociaux, mais, selon
ce dernier, seule la DASS peut intervenir pour une enquête sérieuse. Celle-ci,
non seulement, refuse de consulter les documents que je lui indique: cahier
de transmissions, dossiers... mais, me demande, en plus de respecter ce
qu'elle appelle "obligation de réserve". L'établissement a bien changé du point
de vue des locaux, cependant la mentalité reste la même. 4- Deux textes
syndicaux de soutien à Chantal (2001 et 2005) Le vent tourne à Mindin
! (Tract de son syndicat,
la CNT-AIT, en 2001 après qu'il ait semblé Le vent semble tourner à la maison départementale
du Mindin (MDM), en Loire Atlantique sur la commune de saint Brévin, cet établissement médico social départemental de
la fonction publique territoriale qui héberge à vie des personnes très
lourdement et mentalement handicapées,
dites démunies. Les langues se délient, des soutiens inattendus
se font jour. Rappelons nous: Madame CT, membre de la CNT-AIT,
travaillant depuis 1992 comme aide médico-psychologique dans cet établissement
a du faire face, seule, au mur du silence car témoin de mauvais traitements
subis par des pensionnaires de ce lieu de relégation. Durant toutes ces
années elle n'a pu se résoudre à se taire, pour dénoncer ce qui lui paraissait
anormal et injuste tout en indiquant des voies du travail qu'il convenait
de réaliser si l'on veut rendre la vie plus agréable à ces handicapé-e-s
. Envers et contre tous, elle a persisté à faire
son travail selon son éthique, comme si en matière de soins et d'assistance,
le fait d'effectuer correctement son travail avait été un acte de désobéissance
contre ceux pour qui le seul fait de "garder” ces handicapé-e-s suffisait.
Bien qu’elle ait alerté du monde, il n’y a pas eu de suites institutionnelles,
montrant là le peu de considération que son action recevait: -
Premier signalement en Août 1994 à Madame B de la DISS puis en Mars 1995
et Septembre 1995. -
Signalement répétés des faits à la direction, au psychiatre vacataire
et aux psychologues de l’établissement. -
Envoi plusieurs lettres au procureur de la république. -
Signalement à la ligue des droits de l’homme (qui aura demandé sans suites
un plan d’action à la direction). -
Déclaration à la police en Avril 1996. -
Déclaration à l’IGAS en Avril 96, Avril 97, Octobre 98. -
Déclaration au secrétariat d’Etat à la santé en Mai 96. -
Déclaration au docteur JD de la DDASS en Juillet 96, Septembre 96, avec
deux entrevues. -
Entrevue avec Mr C, médiateur de la république, en Juillet 97. -
Signalement au conseil général en Août 1999. -
Et bien sur multiples alertes aux syndicats “représentatifs” de l’établissement.
Des collègues, syndicalistes "maison",
ont cependant dénoncé chez elle le "manque de solidarité de classe"
parce qu'elle dénonçait les conditions indignes dont elle avait été témoin.
C’est pourtant en voulant faire de sa tâche
une activité au service du bien être de ces personnes handicapé-e-s et en refusant le fait que certains puissent les
utiliser comme objet de leur sadisme, même seule, que madame CT faisait
preuve de "solidarité de classe", en montrant une voie intéressant
le syndicalisme comme devant aussi s'employer à critiquer et orienter
l'activité humaine dans un sens utile, répondant aux besoins et ne nuisant
pas et donc, à ce moment là, quitter le seul corporatisme
revendicatif pour devenir révolutionnaire, c'est à dire sur le chemin
de la réappropriation de l'outil et du sens du travail par le travailleur. Il y a deux
ans la CNT-AIT, aux côté de madame CT, avait diffusé largement un 4 pages
racontant toute cette histoire, dans le but d’aider madame CT dans son
combat et d’ensemencer une réflexion critique sur ce qu’il se passait
ici comme dans d’autres établissements. Tous les travailleurs de la MDM en auront
alors pris connaissance et bien au delà aussi. La lettre à LULU, périodique local lu dans la région en aura tiré
un reportage attestant les dires de madame CT. Nous avons organisé une réunion publique le
28/01/00 à Paris à ce sujet, qui avait rassemblé nombre de travailleurs
du secteur santé-social-éducation. Malgré cela, madame CT épuisée, sans avoir
été prise au sérieux, se retrouvait en longue maladie. Cela pouvait arranger
du monde, “l’emmerdeuse”, celle qui pose problème, se retrouvant stigmatisée
semblait donner raison à ceux et celles qui avaient voulu la voir comme
une “folle”. Pourtant après toutes ces années, les deux
ans de travail de discussion et
de diffusion continue et par nos soins d’information, n’auront pas été
vain, puisque tout cela commence à porter ses fruits. Il semble que depuis quelques semaines le
processus s’accélère et la CNT ne peut que s’en réjouir. Un
mouvement de mécontentement du personnel de la MDM se fait jour, soutenu
par l’association des familles des résidents des établissement de Mindin
et d’après nos informations, des mouvements similaires ont lieu dans d’autres
établissements. Condamnant la “qualité de prise en charge minimale et le mal être des résidents”, “une situation
qui engendre des dysfonctionnements et des actes de violence dont les
résidents sont les victimes”, le mouvement dénonce le “manque criant de personnel” et tire la sonnette d’alarme sur “les conditions de travail qui se dégradent,
provoquant l’usure des agents et une augmentation significative de l’absentéisme”,
“les repos - légitimes - jamais
compensés en termes d’emplois” (il manquerait 44 postes à Mindin comprenant
18 postes rendus nécessaires par l’observation des repos compensateurs
et sans compter, bientôt, les 35 heures). Début Mai 2001, signale Ouest France, monsieur
PB, vice président du conseil général, après avoir rencontré personnel
et parents faisait savoir dans un communiqué, “que pour soutenir les équipes, le conseil général s’engage à créer immédiatement
3 postes supplémentaires” tout en appelant l’Etat, financier principal,
à produire un effort similaire. Les manifestations de personnels et familles
de résidents, se succèdent, devant
la MDM, sur le pont de Saint Nazaire, devant la préfecture de Nantes où
ils sont reçu par le directeur du cabinet du préfet qui précise que le
directeur de la DDASS, monsieur M, devrait être reçu au ministère à ce
sujet. Vigilants quand aux promesses, ils sont conscients
qu’une“réflexion de fond sur la
structure et le fonctionnement “de La MDM, “ne pourra être esquivée”. Si la CNT-AIT ne peut que se réjouir d’un tel
changement de situation - elle se réclame solidaire du mouvement en cours
- , elle met en garde les salariés et les familles de résidents contre
les récupérations de syndicats de l’établissement restés silencieux pendant
des années. L’association dans cette lutte de membres du personnel et
de familles de résidents, en attendant aussi l’expression de résidents
eux-même, est à nos yeux exemplaire.
Dans ce contexte, la CNT-AIT tient à souligner
que le long combat de madame CT et son relais syndical CNT, il y a deux
ans, reste à l’origine des mouvements en cours. La CNT-AIT réaffirme ses revendications: - Effectivement, les conditions d’hebergement,
de soin, de vie des personnes démunies concernant l’outil de travail doivent
intéresser au premier plan le syndicalisme. Et que cette question intéresse
la nécessaire réflexion de fond sur ce type d’établissement. - Que des personnels formés, motivés,
conscients de leur tâche, en nombre suffisant (créations de postes), mais
aussi respectés dans leurs droits et leur dignité, sont une condition
nécessaire à la bonne marche du travail. - Qu’il est nécessaire de désenclaver
et d’ouvrir au monde extérieur et au mouvement de la vie ce type de lieu
de vie, afin qu’ils ne s’enferment pas dans une logique de relégation. - Que chaque résident est un individu
à part entière ayant droit à être considéré dans la dignité et non un
anonyme se confondant dans une masse informelle de personnes démunies
gardées à l’écart du monde. - Que la société dans son ensemble
est concernée, tant il est vrai, que ce type de lieu de vie reste la conséquence
du fait qu’il n’est pas possible pour les proches de ces personnes handicapées
de vivre avec elles au quotidien. Ce ne sont ni les proches, ni les personnels
qui ont choisi de s’occuper de ces personnes, qu’il faut accabler, mais
l’ensemble de la société sur son fonctionnement et la place qu’elle assigne
à certains de ses membres lorsqu’ils ne s’inscrivent pas ou plus dans
le système de la productivité/consommation ordinaire. - Que l’ensemble du système sanitaire
et social est concerné. Tant il est vrai que nous vivons, malgré l’accroissement
considérable de la demande de soin, à un démantèlement de l’outil de soin
dynamique en santé mentale donnant l’illusion triomphaliste (pour les
ennemis du droit à la santé mentale) d’une disparition de la politique
asilaire alors que nombre de patients ne trouvant plus de temps et de
place nécessaire à la poursuite dynamique de leur soins sont rapidement
relégués dans un secteur médico-social en pleine expansion mais n’ayant
pas mission de thérapie et faisant prendre le risque d’un déplacement
de la chronicité asilaire vers ce secteur médico-social. Que le secteur
psychiatrique ne soit plus asilaire (au mauvais sens du terme), que le
secteur médico-social risque de le devenir, dans tous les cas c’est le
droit d’asile à la personne souffrante et donc ayant droit à des soins
et thérapies, sur mesures et ouvertes sur la vie, qui est menacé sinon
déjà aboli dans nombre de localités. - Enfin, nous réclamons aux côté de
notre compagne madame CT, pionnière dans ce combat reconnu maintenant
par de plus en plus de monde, ayant payé de sa personne et actuellement
elle même reléguée en longue maladie que les injustices dont elle a été
victime soit réparées et qu’elle obtienne la reconnaissance qui lui est
due, après que sa parole ait été pendant si longtemps mise en doute. La
CNT-AIT, dans une démarche intercorporative, interprofessionnelle et interrégionale,
reste vigilante quant aux suites données à ces différentes revendications. **************************************************************************************************** (Juin 2005: Sans que les problèmes
de fond aient été abordés, Chantâle est à nouveau persécutée sur son lieu
de travail, pour ses prises de position, par ceux pour qui le silence
est d'or. Un nouveau tract syndical est diffusé - ci dessous - L'affaire
redémarre et c'est en Septembre 2005 qu'elle est invitée à cette fameuse
émission de radio Alternantes qui lui vaut ce procés du 11 Mai 2006....) Nous
diffusons ce texte à propos de notre compagne CT qui travaille a la maison
départementale du Mindin, et qui après un long combat, une persécution
suivie d’une résistance que nous avions suivie entrainant quelques années
d’accalmies et même une certaine reconnaissance de son travail et de la
justesse de ses remarques. Pour
de récentes prises de position elle vient à nouveau d’être persécutée.
La
CNT-AIT toujours vigilante quant à l’évolution de la situation de sa compagne
et de son lieu de travail tient à nouveau à se manifester en rappelant
brièvement l’histoire de son combat, ce qui en avait découlé, et comment
un revirement s’est opéré récemment à son encontre. Nous
tenons à dénoncer les persécutions contre notre compagne soutenir certaines
positions institutionnelles qu’il conviendrait d’amorcer autour d’un travail
si difficile, si l’on veut réellement changer la vie dans ces lieux. La maison départementale du Mindin (MDM), en
Loire Atlantique sur la commune de saint Brévin est un établissement médico
social départemental de la fonction publique territoriale qui héberge
à vie des personnes très lourdement et
mentalement handicapées, dites démunies.
Nous avions déjà diffusé deux écrits (1999 et
2001) à propos de ce qui s’y passait et surtout à propos du combat qu’avait
mené quasiment seule Madame CT, membre de la CNT-AIT, travaillant depuis
1992 comme aide médico-psychologique dans cet établissement. Elle avait
du faire face, au mur du silence. Témoin de mauvais traitements subis
par des pensionnaires de ce lieu de relégation. Durant toutes ces années
elle n'avait pu se résoudre à se taire, pour dénoncer ce qui lui paraissait
anormal et injuste tout en indiquant des pistes sur le travail qu'il conviendrait
de réaliser si l'on voulait rendre la vie quotidienne plus agréable à
ces personnes handicapées très dépendantes et en permanence d’une aide
humaine. Envers et contre tous, elle avait persisté à travailler selon
son éthique, comme si en matière de soins et d'assistance, le fait d'effectuer
correctement son travail avait été un acte de désobéissance contre ceux
pour qui le seul fait de "garder” ces handicapé-e-s suffisait. Bien
qu’elle ait alerté du monde, il n’y avait pas eu de suites institutionnelles,
montrant là le peu de considération que son action recevait. Des collègues, syndicalistes "maison"
(FO), avaient cependant dénoncé chez elle le "manque de solidarité de classe" parce
qu'elle dénonçait les conditions indignes dont elle avait été témoin.
C’est pourtant en voulant faire de sa tâche
une activité au service du bien être de ces personnes handicapé-e-s que
madame CT faisait preuve de "solidarité
de classe", comme s'employer à critiquer et orienter l'activité
humaine dans un sens utile, répondant aux besoins et ne nuisant pas. Et donc,
à ce moment là, quitter le seul corporatisme revendicatif pour devenir
révolutionnaire, c'est à dire sur le chemin de la réappropriation de l'outil
et du sens du travail par le travailleur.
Il y a six ans la CNT-AIT, avait diffusé largement
un 4 pages racontant toute cette histoire, dans le but d’ensemencer une
réflexion critique sur ce qu’il se passait ici comme dans d’autres établissements.
ce tract avait eu un certain impact local et régional y compris à travers
certains organes de presse. Une réunion publique il y a 5 ans à Paris
avait rassemblé nombre de travailleurs
du secteur santé-social-éducation. Madame CT épuisée, sans avoir été prise
au sérieux, s’était tout de même retrouvé en longue maladie. Cela pouvait
arranger du monde, “l’emmerdeuse”, celle qui pose problème, se retrouvant
stigmatisée semblait donner raison à ceux et celles qui avaient voulu
la voir comme une “folle”. Cependant après toutes ces années, les deux
ans de discussion et de diffusion, continue et par nos soins, d’informations, n’avaient commencé à porter leurs fruits: En 2002 un mouvement
de mécontentement du personnel de la MDM se faisait jour, soutenu par
l’association des familles des résidents des établissement de Mindin.
Condamnant la qualité de prise en charge minimale et le mal être des résidents,
une situation qui engendre des dysfonctionnements et des actes de violence
dont les résidents sont les victimes, le mouvement dénonçait le manque
criant de personnel et tirait la sonnette d’alarme sur des conditions
de travail se dégradant, provoquant l’usure des agents et une augmentation
significative de l’absentéisme,
les repos - légitimes - jamais compensés en termes d’emploi.C’était avant
la loi sur les RTT et il manquait déjà 44 postes dont 18 rendus nécessaires
par l’observation des repos compensateurs. Des mouvements similaires avaient
lieu dans d’autres établissements. Les manifestations de personnels et
familles de résidents, se succédant, devant
la MDM, sur le pont de Saint Nazaire, devant la préfecture de Nantes où
ils furent reçu par le directeur du cabinet du préfet qui précisait que
le directeur de la DDASS, monsieur M, devrait être reçu au ministère à
ce sujet. Vigilants quand aux promesses, la conscience était très vive
qu’une réflexion de fond sur la structure et le fonctionnement de La MDM,
ne pouvait être esquivée. C’était dans les faits une reconnaissance
de la justesse du combat que C.T avait mené pendant plusieurs années.
La CNT-AIT, savait pour l’occasion rediffusé un texte, rappelant son rôle
dans le réveil des consciences et appuyant le mouvement en cours en appelant
à la méfiance les salariés et familles de résidents vis à vis de structures
syndicales qui non seulement n’avaient rien fait depuis des années mais
avaient à l’époque enfoncé madame CT. Nous avions parmi d’autres revendications
demandé à l’époque que les injustices dont elle avait
été victime soit réparées et qu’elle obtienne la reconnaissance qui lui
est due, après que sa parole ait été pendant si longtemps mise en doute.
Ce qui fut fait, en ce qui la concerne !
Et lorsque elle repris son travail en 2002, le ton avait changé,
elle n’était plus “la folle”, on lui dressait un accueil chaleureux. Est-ce
pour autant qu’un changement concret dans l’organisation institutionnelle
des prises en charges était à l’oeuvre et au delà de la mise en avant
de quelques unités modèles utilisées comme vitrine de l’établissement
? En fait non. Le cours des choses repris. Toujours est-t-il que les notations
d’années et années s’avérèrent très favorable au travail de CT. De la
direction: “Madame, je vous félicité d’avoir su vous réintégrer dans la
structure du FMN. Tout le monde devrait pouvoir apprécier vos qualités
de réflexion et votre engagement à satisfaire les besoins des résidents”.
Ceci n’endormit pas la vigilance de CT, en ce qui la concerne puisque
elle tenta sans succès (entre Octobre 2004 et Janvier 2005) d’obtenir
son dossier personnel et bien qu’elle en ait le droit, toutes ses tentatives
échouèrent. CT ne fut non moins vigilante sur la protection des résidents.
Et inquiétée par le fait que de trop nombreux arrosage aient lieu sur
les lieu de travail et puisse nuire à la qualité des prises en charges
elle contacta, pour conseil, la présidente d’une association d’anciens
alcooliques (La croix d’Or). Cette dernière était une ancienne salariée
de Mindin, qui transmis le courrier à la chef de service de CT. Le 4/2/05,
CT fut donc convoquée à une “réunion”, en urgence qui se révéla être un
véritable tribunal où 25 personnes l’accablèrent verbalement de reproches,
lui mirent la pression. “Si elle ne supportait pas la convivialité de
l’alcool, elle ne correspondait pas au projet du foyer”, “Que le fait
qu’elle fasse des remplacements dans les différentes unités de Mindin
était du voyeurisme”, “Qu’elle parlait à un membre du personnel qui lui
aussi était sur la touche”... Très
choquée psychologiquement, CT s’est retrouvée quelques temps en en arrêt
maladie. Bien sur ces pressions n’ont été que
verbales, aucun n’écrit ne pouvant venir contredire les bonnes notations
qu’elle venait de recevoir. C’est
pourquoi la CNT-AIT demande que cessent les persécutions dont CT est l’objet,
elle exige que CT puisse obtenir son dossier personnel comme elle en a
le droit. Sur
le fond de la dernière affaire: La CNT-AIT ne remet pas en question le
fait que les personnels se détendent et célèbrent entre eux différents
événement conviviaux, tant qu’il n’y a pas de retentissement négatifs
sur les résidents. Mieux encore, il est possible et thérapeutique pour
les personnels d’organiser des événements festifs et conviviaux avec les
résidents, comme des repas collectifs. Dans l’unité ou en dehors de l’unité.
Là où cela se pratique, c’est à la fois profitable aux résidents et au
moral des équipes et cela participe du développement d’une ambiance bénéfique
dont les retombées sont évolutives et préventives en matière de violence.
Cela met de la vie dans des lieux toujours menacés de sclérose morbide. Si
la convivialité permet par ailleurs d’associer dans des festivités institutionnelles, les résidents, cela
ne peut que contribuer à leur épanouissement et à mettre de la vie
dans des lieux dont le risque permanent est la sclérose et Effectivement,
les conditions d’hébergement, de soin, de vie des personnes démunies concernant
l’outil de travail doivent intéresser au premier plan le syndicalisme.
Et que cette question intéresse la nécessaire réflexion de fond sur ce
type d’établissement. Des personnels formés, motivés, conscients de leur
tâche, en nombre suffisant (créations de postes), mais aussi respectés
dans leurs droits et leur dignité.. Il est nécessaire de désenclaver et
d’ouvrir au monde extérieur et au mouvement de la vie ce type de lieu
de vie, afin qu’ils ne s’enferment pas dans une logique de relégation.
Chaque résident est un individu à part entière ayant droit à être considéré
dans la dignité et non un anonyme se confondant dans une masse informelle
et démunie gardée à l’écart du monde. La société dans son ensemble est
concernée, tant il est vrai, que ce type de lieu de vie reste la conséquence
du fait qu’il n’est pas possible pour les proches de ces personnes handicapées
de vivre avec elles au quotidien. Ce ne sont ni les proches, ni les personnels
qui ont choisi de s’occuper de ces personnes, qu’il faut questionner,
mais l’ensemble de la société sur son fonctionnement et la place qu’elle
assigne à certains de ses membres lorsqu’ils ne s’inscrivent pas ou plus
dans le système de la productivité/consommation ordinaire. Il
ne s’agit pas d’accabler les personnels: s’occuper de personnes complètement
dépendantes (toilette, habillage, alimentation, hygiène intime) au quotidien
pendant des années sans autres perspectives que de les maintenir dans
un état de tranquillité et de satisfaction, en dehors d’épouvantables
souffrances, est extrêmement difficile.
C’est avant tout une question de thérapie institutionnelle. Nous
connaissons l’engrenage institutionnel de médecins) font que ce travail quotidien
peut progressivement virer au cauchemar. Pour les équipes et donc pour
les résidents... Il s’agit de personnes complètement dépendantes, mais
tout à fait existantes, et la charge de travail est énorme. Alors que
de véritables relations et enjeux humains se jouent et se nouent comme
partout. Lorsque les travailleurs n’en peuvent plus qu’ils n’arrivent
plus à créer une ambiance conviviale dans ces lieux de vies Cela devient
déroutant, déprimant, un sentiment d’échec, une envie de se replier entre
salariés et c’est l’engrenage les personnes handicapées utilisent ce dont
elles disposent pour se faire entendre rajoutant de la pénibilité au travail.
Le pensionnaire devient alors sans l’avoir voulu le persécuteur des travailleurs,
ce qui facile les passage à l’acte sadique à leur encontre par les plus
à bout, les plus fragile... Comment briser ce cercle vicieux est
la vraie question ? Comment avancer en ce sens, se mettre sur la voie
puisqu’il y a beaucoup à faire ? C’est justement cela reprendre en main
l’outil de travail. Bien que ce soit une tache ardue, elle n’est pas insurmontable
avec temps et ténacité, travail
collectif, temps de réflexions et d’échanges, temps de parole, visites
et échanges avec d’autres institutions...
Par expérience de certaines institutions, encore trop rares, qui
ont pu le mettre en oeuvre et le maintenir. Cela marche ! Or
Mindin n’a pas le personnel en nombre pour, ni assez de psychologues cliniciens
rompus aux techniques de thérapies institutionnelle, ni suffisamment de
médecins habitués des patients très dépendants ... Mindin ne fonctionne
pas habituellement comme cela, il faut donc qu’une réflexion collective
à l’initiative de membres du personnel (hors hiérarchie, car il est difficile
de s’exprimer librement en présence de ceux qui notent même lorsqu’ils
vous assurent de leur bienveillance,
et il faut savoir “cadrer le cadre”), puisse se mener par des rencontres
entre personnels de mêmes unités et d’unités différentes pour échanger
ensemble sur les difficultés, de les besoins, de les désirs. En sachant
que les résident sont une population de personnes intelligente, dont le développement
psychosocial a été bloqué, envahi, souvent à la suite de graves traumatismes
de le toute petite enfance, mais dont le principal problème se situe autour
de la capacité à communiquer et dans son rapport à l’autre. Souvent sans
paroles, à la structure du langage délabrée ou mal construite, sans être
muets, ils n’en sont pas moins des êtres sensibles qui ont en fonction
de leurs possibilités leurs propre stratégies. La plus grandes difficulté
pour le personnel, en dehors d’un strict gardiennage qui mène, lorsqu’il
se limite à cela, de toute façon à des situations pénibles pour tout le
monde, est de chercher à donner un sens avec le langage à des signes infraverbaux
adressés par le résident. Tenter de les comprendre c’est créer de la “prothèse
institutionnelle”, et lorsque cela marche cela permet de remédier à des
problèmes le plus souvent, et après coup d’une simplicité déconcertante
... Et d’améliorer la vie quotidienne des résidents comme des personnels. Discutter de tous ces sujets est un
préalable incontournable qui pourrait se faire à l’initiative des salariés,
même s’ils ne sont que quelques uns au début.. Il
faut aussi dans les moyens alloués à l’institution, demander médecins
et psychologues... Demander que
deux lieux pour les sorties et pour l’habitat soient possibles pour chacune
de ces personnes car elles ont besoin
, comme tout le monde, d’évoluer dans plusieurs lieux, même si une certaine
ritualisation des activités a un effet rassurant et répond avec adéquation
à leurs problématiques profondes. Des prises
en charges individualisées et “sur mesure” doivent pouvoir se réaliser
pour leur épanouissement individuel. Même dans les limites de handicaps
lourds liés à des dégâts structuraux irréversibles mais fixés, il y a
toujours deux possibles en évolution: la souffrance de l’angoisse envahissante
et de la relégation ou bien le bonheur de la tranquillité et de la plénitude
de sois, qui contient parfois ses surprises évolutives... Il est temps
de choisir! La
CNT-AIT, dans une démarche intercorporative, interprofessionnelle et interrégionale,
reste vigilante quant aux suites données à ces différentes revendications. |